Aide pour les dyslexiques, personnes handicapées des mains, de la voix...
Chewing Word a été créé par Aristide Grange, de l’université Paul-Verlaine de Metz, et est conçu dans le but initial d’aide aux personnes atteintes d’un handicap qui leur rend la saisie au clavier trop contraignante et trop longue. De ce fait, ce logiciel, même s’il peut être utilisé au clavier, propose un moyen de saisie graphique qui tente d’être le plus rapide possible, bien plus efficace et rapide que le traditionnel clavier virtuel.
Pour ce faire, celui-ci se compose d’une double rangée de lettres, le "cadran", où les lettres ne sont pas rangées par ordre alphabétique, mais par ordre de fréquence dans la langue française.
Pour bien focaliser l’utilisateur sur ces lettres et ne pas le surcharger cognitivement, les lettres les moins probables dans le contexte en cours n’apparaissent pas immédiatement. Ainsi, en début de phrase, la lettre L se place automatiquement sous le curseur, et les C, I, E, ... à proximité. Ensuite, si je clique sur L, le curseur se trouvera sur le E, avec les lettres A, apostrophe, U, O proches, car se sont les lettres qui ont le plus de "chances" d’être tapées à ce moment compte tenu du corpus de mots français. Si l’on ajoute à cela l’écriture prédictive (je tape G, A, R, C et il me propose d’écrire garçon suivi de l’espace), le logiciel excelle à faire écrire rapidement des mots à des personnes à mobilité limitée ou un enfant en apprentissage.
Selon le handicap de la personne, différentes aides sont également proposées :
• Si la personne a des difficultés à cliquer, par exemple si elle utilise une interface de suivi du regard, le mode clic automatique valide la sélection lorsque le curseur y reste un certain nombre de secondes.
• Si la personne n’arrive pas à déplacer le curseur, un mode de défilement automatique existe, l’utilisateur ayant à cliquer au bon moment si la lettre lui convient.
• Si elle a des difficulté à contrôler le clic long (indispensable pour une saisie rapide des prédictions complètes), celui-ci peut être simulé de multiples façons par des clics courts.
Enfin, un mode d’entraînement orthographique à destination d’enfants en phase d’apprentissage de la lecture, ou de personnes dyslexiques est intégré, où l’utilisateur, en cliquant répétitivement sur le pictogramme/mot, compose le mot voulu. La base de pictogrammes fournie est assez réduite (100 mots sans compter les flexions), mais tout utilisateur peut étoffer cette base à sa convenance. Il peut aussi mettre le fichier correspondant à la disposition des autres utilisateurs. Une synthèse vocale, aide complémentaire et importante pour ce type de handicap, est annoncée pour la version 1.5.
A ces qualités, ce logiciel s’offre en plus le luxe d’être entièrement configurable, multi-utilisateur (très utile en milieu hospitalier par exemple). Comparé à d’autres logiciels comme Dicom ou le Clavicom, il a l’avantage d’être plus efficace dans la frappe de mots de par la proximité des lettres, même si son interface peut déstabiliser au départ, n’étant pas apparenté au clavier. Par contre, contrairement à Dicom, tout texte tapé avec Chewing Word doit ensuite être collé dans la bonne application : on ne tape pas directement dans son propre traitement de textes, par exemple, et espérons qu’un bouton "tout copier" bien visible aide pour cette manipulation par la suite.
Au final, nous disposons d’un outil efficace, pensé au plus proche de ses utilisateurs, à l’interface complète, ergonomique et jolie. A faire découvrir et à faire partager sans modération !